La Tourbière de Barme
Devenues extrêmement rares, les tourbières sont considérées comme des hotspots de biodiversité. Un projet de conservation et valorisation est en cours à Barme, dans le Val d'Illiez sur la commune de Champéry (VS).
En 1850, les marais recouvraient près de 250'000 hectares du territoire Suisse, soit environ la moitié de la surface du canton du Valais. 90% d’entre eux ont aujourd’hui disparu, en raison de drainages ou de l’exploitation de la tourbe. À la suite de l’initiative de Rothenturm, acceptée en 1987 par le peuple, la Confédération a placé sous protection les marais et les sites marécageux d’une beauté particulière, présentant un intérêt national. C’est le cas du haut-marais de Barme qui est donc intégralement protégé. Depuis 2011, une décision de protection cantonale permet de préciser les objectifs de protection et les règles à respecter.
A l'origine d'une tourbière il y a toujours un sol gorgé d’eau et, par conséquent, pauvre en oxygène. Les restes de plantes mortes ne se décomposent que partiellement. Ce milieu se nomme un marais.
On distingue deux types de marais:
- Les bas-marais qui peuvent être acides ou alcalins, sont en contact avec la nappe d'eau souterraine et sont donc essentiellement alimentés par des eaux plus ou moins enrichies en minéraux après avoir circulé dans le sol.
- Les hauts-marais ou tourbières, toujours acides, se trouvent au-dessus de la nappe et sont donc exclusivement alimentés par des eaux pluviales très pauvres en nutriments. Les sphaignes (sortes de mousses) qui s'y développent acidifient le milieu, rendant la tâche des microorganismes décomposeurs difficile, voire impossible. Les sphaignes mortes s'accumulent donc pour former cette terre noire et compacte très riche en matière organique : la tourbe. La croissance continue (mais très lente) de ces sphaignes gorgées d'eau finit par donner à la tourbière un aspect bombé (d'où haut-marais).
La tourbière de Barme abrite de nombreuses plantes, caractéristiques des hauts-marais comme les sphaignes, mais aussi et en particulier l’andromède des marais (Andromeda polifolia), dont il s'agit de l'unique station connue en Valais !
Des inventaires botaniques, faunistiques et pédologiques ont permis de décrire l’état actuel de la tourbière, définir les déficits et les mesures de conservation nécessaires. Un panneau d'information a également été élaboré. Le travail réalisé par nos spécialistes a bénéficié de l'appui financier du canton du Valais (SFCEP) et de la Confédération (OFEV).